Biométhane : comment est-ce qu'il est produit ?

A l’image de TotalEnergies, de plus en plus de fournisseurs de gaz développent des offres intégrant du biométhane. Mais qu’appelle-t-on exactement le biométhane ? Comment est-il produit ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? Réponses ici…

Comment est produit le biométhane ?

Le biométhane est un gaz vert, renouvelable. Cela signifie que, contrairement au gaz naturel qui est une énergie fossile, il est produit localement à partir de matières organiques. Celles-ci sont de différentes origines :

Déchets végétaux, fumier, substrats issus de l’agriculture.
Boues de stations d’épuration.
Déchets ménagers ou issus de l’industrie agroalimentaire.

Ces déchets sont transformés en gaz via un procédé appelé méthanisation. Concrètement, la matière organique est placée dans un environnement contrôlé et sans oxygène – on parle de milieu anaérobie – et est, par un processus naturel, progressivement dégradée par des micro-organismes.

Biogaz et biométhane : quelles différences ?

Tous les deux sont des gaz renouvelables, que l’on appelle de manière générique des gaz verts, et ont quelques différences.

Le biogaz, une énergie directement issue de la méthanisation

Après la méthanisation des matières organiques, on obtient du biogaz, composé d’eau et d’un mélange de 50 à 60 % de méthane et de 40 à 50 % de CO2. Au vu de sa composition, il ne peut pas être directement injecté dans le réseau de gaz mais peut être utilisé pour produire de la chaleur et de l’électricité.

Le biométhane, une version épurée du biogaz

Le biométhane est un biogaz dont on a retiré l’eau et le CO2 via différents procédés, comme la désulfuration, la déshydratation et la décarbonation. On obtient ainsi un gaz renouvelable qui a les mêmes propriétés que le gaz naturel et peut donc être injecté dans le réseau.

Quelles sont les utilisations du biométhane ?

Ce gaz vert peut parfaitement être mélangé dans le réseau avec le gaz naturel et est donc utilisé de la même manière, notamment pour :

Des usages domestiques : chauffage, cuisson des aliments, production d’eau chaude sanitaire.
Des usages industriels : production de chaleur ou d’électricité.

Le biométhane permet également de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur, on parle alors de cogénération. Le biométhane est également utilisé comme carburant pour véhicule, sous la forme de bioGNV (Gaz naturel véhicules).

Quels sont les avantages et les inconvénients du biométhane ?

En France, la ‘jeune’ filière du biométhane connaît une importante progression. Selon les chiffres du Ministère de la Transition écologique, on recense 401 installations de production au 31 mars 2022 et la production de biométhane injecté dans le réseau a bondi de 79 % entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2021. Cette évolution ne doit rien au hasard, tant le biométhane présente de nombreux avantages.

Les atouts du biométhane

Le principal avantage du biométhane est qu’il s’agit d’une énergie renouvelable, produite à partir de la valorisation de nos déchets. Son impact environnemental est donc positif, le biométhane émettant de l’ordre de 10 fois moins de CO2 que le gaz naturel, ce qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. En prime, à l’issue du processus de méthanisation on obtient, en plus du biométhane, de la matière non transformée : ce digestat peut ensuite être utilisé comme fertilisant, ce qui réduit d’autant le recours à des engrais chimiques. Enfin, la production de biométhane engendre la création d’emplois locaux, dans une logique d’économie circulaire. Différentes études indiquent ainsi que le développement de la filière pourrait permettre la création de plus de 50 000 emplois d’ici 2030.

Les inconvénients du biométhane

La méthanisation présente toutefois quelques inconvénients. La filière est encore récente et, même si elle se développe le biométhane reste encore peu disponible pour l’instant. Par ailleurs le coût initial d’investissement pour mettre en place une unité de production est important, tout comme les frais liés à l’entretien des installations. Et, techniquement, le procédé est relativement pointu. Il doit donc être parfaitement maîtrisé pour éviter tout risque de pollutions des sols et des eaux.