Chauffage collectif en copropriété : comment réduire sa facture énergétique ?

Si le chauffage collectif en copropriété représente une solution pratique et économique, il peut également devenir une source d’inquiétude pour les copropriétaires, notamment en matière de coûts. Heureusement, il existe des astuces simples et efficaces pour maîtriser sa facture, sans pour autant sacrifier son confort.

1. Individualiser les frais de chauffage

Il y a encore quelques années, le montant des charges dépendait de la superficie de l’appartement, et non des usages. Cette répartition n’était alors pas très juste, dans la mesure où un résident peut très bien consommer peu de chauffage dans un grand appartement, tandis que la consommation peut se révéler plus élevée dans un plus petit logement.

Depuis 2018, la répartition est plus équitable. Les propriétaires d’immeubles collectifs ont désormais l’obligation d’équiper tous les logements d’appareils permettant d’individualiser les frais de chauffage, lorsque cela est techniquement possible et rentable. L’article 71 de la loi n°2018-1021 impose notamment que :

les copropriétaires partagent les frais généraux liés à l’installation, l’entretien et la réparation des équipements de chauffage selon le règlement de copropriété ;
les coûts pour produire le chauffage sont partagés à 30 % en frais communs (chauffage des parties communes de l’immeuble) et à 70 % selon les consommations individuelles.

Grâce à des compteurs individuels ou des répartiteurs, chaque copropriétaire ou locataire ne paye que ce qu’il consomme. Ce système est non seulement plus juste, mais il incite également les habitants à surveiller leur consommation et à adopter des comportements plus économes en énergie.

2. Améliorer l’isolation pour limiter les déperditions de chaleur

La deuxième astuce pour réduire la facture énergétique consiste à s’attaquer aux pertes de chaleur, car même avec un système de chauffage performant, une mauvaise isolation peut ruiner tous vos efforts.

chauffage collectif en copropriété - radiateur

Parmi les zones à traiter en priorité, on retrouve :

Les toits et les combles : 25 à 30 % de la chaleur s’échappe par le toit dans un bâtiment mal isolé. L’isolation de la toiture s’impose comme une opération rentable, qui peut générer des économies importantes sur la facture énergétique.
Les murs : les murs mal isolés peuvent entraîner des pertes de chaleur allant jusqu’à 20 %. Une isolation thermique par l’extérieur (ITE) ou par l’intérieur (ITI) peut donc grandement améliorer le confort thermique, tout en diminuant les besoins en chauffage.
Les fenêtres : elles sont souvent responsables de 10 à 15 % des pertes de chaleur dans un logement. Pour y remédier, il est nécessaire d’installer du double vitrage, voire du triple vitrage pour les zones particulièrement froides.

Le saviez-vous ?

Primes CEE, MaPrimeRénov’, éco-PTZ : des aides financières sont disponibles pour encourager les travaux de rénovation énergétique dans les copropriétés.

3. Baisser la température intérieure de quelques degrés

C’est l’une des solutions les plus simples, mais aussi l’une des plus efficaces pour réduire la consommation d’énergie d’un immeuble. Selon l’Ademe, chaque degré de moins sur le thermostat permettrait même de réaliser jusqu’à 7 % d’économies ! Inutile, donc, de surchauffer les pièces pour se sentir bien chez soi.

La température recommandée pour une habitation est d’environ 19°C dans les pièces à vivre, et de 16 à 17°C dans les chambres. Si chaque habitant s’efforce de suivre ces recommandations, la consommation énergétique de l’ensemble de la copropriété s’en trouvera significativement réduite.

En outre, voici quelques conseils pour mieux réguler la température de son logement :

fermer les volets la nuit : cela permet de conserver la chaleur accumulée pendant la journée ;
aérer intelligemment : plutôt que de les laisser entrouvertes longtemps, ouvrez grand les fenêtres pendant 5 à 10 minutes afin de renouveler l’air sans refroidir les murs.

4. Programmer le chauffage pour qu’il s’adapte aux besoins réels

Les thermostats programmables et connectés sont des alliés précieux pour maîtriser sa consommation. Ils offrent la possibilité de créer des plages horaires, et permettent d’adapter la chaleur à la présence ou à l’absence des habitants. Par exemple, vous pouvez programmer une montée en température avant de vous lever le matin, puis une baisse lorsque vous quittez la maison.

chauffage collectif en copropriété - famille

Les avantages de la programmation sont multiples. Cela permet notamment :

d’éviter de chauffer inutilement : plus besoin de chauffer un logement vide pendant la journée ;
d’améliorer le confort : vous pouvez régler la température à la hausse juste avant votre retour pour retrouver un logement déjà bien chauffé.
de suivre sa consommation en temps réel : certains thermostats connectés permettent de suivre et d’analyser la consommation énergétique, pour mieux comprendre et ajuster son comportement.

Ce type d’installation ne demande pas de gros travaux et peut être envisagé dans la plupart des copropriétés.

Grâce à la programmation, ces dernières peuvent espérer des économies substantielles sur leur facture énergétique, tout en limitant l’impact environnemental du chauffage collectif.

Bon à savoir

TotalEnergies propose le Coup de Pouce « Pilotage connecté du chauffage pièce par pièce ». Ce coup de pouce a pour objectif d’inciter les consommateurs à installer un équipement ayant la fonction de régulation par programmation horaire pièce par pièce sur un système de chauffage individuel, afin de diminuer leur consommation d’énergie et leur facture énergétique.

5. Entretenir régulièrement les équipements de chauffage

Le dernier point, et non des moindres, concerne l’entretien des équipements de chauffage. Comme tout système, les installations de chauffage collectif doivent être entretenues régulièrement pour garantir leur bon fonctionnement et prolonger leur durée de vie. Un appareil mal entretenu est non seulement plus énergivore, mais il présente également des risques de pannes et d’accidents.

Parmi les interventions à prévoir, on note :

La révision annuelle : une visite de contrôle par un professionnel est obligatoire pour les chaudières collectives. Ce dernier vérifie l’état général de l’installation, nettoie les conduits et assure le bon fonctionnement de tous les composants.
Le désembouage des radiateurs : au fil du temps, des dépôts peuvent s’accumuler dans les circuits de chauffage, réduisant l’efficacité du système. Le désembouage consiste à nettoyer les radiateurs et les canalisations pour restaurer une circulation optimale de l’eau.
La vérification des vannes et robinets thermostatiques : si ces éléments sont défectueux, ils peuvent empêcher une bonne régulation de la température dans les pièces. Leur entretien ou leur remplacement permet d’éviter les gaspillages d’énergie.