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Limitation de vitesse à 80 km/h : quels impacts pour les entreprises ?

Depuis le 1er juillet 2018, la vitesse sur les routes bidirectionnelles à deux voies sans séparateur central a été réduite de 90 à 80 km/h. Cela représente 400 000 km de réseau routier, principalement des départementales, à travers tout le pays. Une mesure qui est loin de n’avoir que des fervents partisans. Cette limitation donne également à réfléchir pour toutes les entreprises possédant une grande flotte de véhicules. Comment va-t-elle influer la productivité et d’éventuelles économies ? Le point sur les impacts, pour les entreprises, de la limitation de vitesse à 80 km/h.

 

1. 58 minutes de plus sur les routes

Près de 18 mois après l’instauration de la controversée limitation de vitesse à 80 km/h, quels sont les impacts pour les entreprises ? Dès juillet 2018, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait donné rendez-vous dans deux ans pour tirer tous les bilans nécessaires concernant cette nouvelle loi. Un délai que les partisans et les opposants des 80km/h n’ont pas attendu pour publier leurs premiers chiffres. Et les constats à tirer sont variés.

Au niveau horaire, l’impact de la limitation de vitesse à 80km/h apparaît comme pénalisante pour les entreprises amenées à arpenter les routes fréquemment. Pourtant la Sécurité routière se voulait optimiste, affichant que ce passage de 90 à 80km/h sur les quelques 400 000 km de routes françaises concernées n’aurait que des conséquences minimes : 45 secondes de plus pour un trajet de 10 km et 2 minutes supplémentaires pour parcourir 25 km.

Mais pour des associations d’automobilistes, le bilan est tout autre. Selon leurs chiffres, comparé à l’ancienne limitation, les entreprises et professionnels de la route mettraient 12 % de temps en plus pour réaliser la même mission en roulant à 80 km/h. Plus concrètement, cela se traduirait par une hausse du temps passé sur la route de 58 minutes pour une journée de 8 heures. Une perte de temps – et d’argent – importante pour les entreprises.

 

 

 

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2. Des économies de carburant

Dans le même temps, la limitation de vitesse à 80 km/h entraîne un impact positif pour les entreprises d’un point de vue économie de carburant. En effet, réduire sa vitesse de 10 km/h fait partie des principaux leviers de l’éco-conduite. Ainsi, conduire plus lentement permet au conducteur de mieux anticiper les freinages, et d’adopter une conduite plus fluide sur les routes. Conséquence directe de la nouvelle limitation en vigueur : une économie de carburant réalisée par les conducteurs et, par extension, par les entreprises.

 

En effet, selon les chiffres de l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), cette mesure de limitation de 90 à 80 km/h permet une économie de carburant annuelle de 120 euros par véhicule léger. A l’échelle d’une flotte automobile, les gains, chaque année, sont loin d’être anodins.

 

3. Un nombre d’accidents réduit

Au-delà des aspects économiques détaillés ci-dessus, et pour en revenir à un aspect plus humain, la limitation de vitesse à 80 km/h permet de réduire les accidents et la mortalité sur la route. C’est d’ailleurs là son but premier. Le Gouvernement espérait d’ailleurs que cette mesure entraînerait une baisse de 400 tués sur les routes. Mais, là encore, tout le monde ne semble pas d’accord sur les chiffres. Un groupe d’experts a fondé le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h, le CIE. Selon leur calcul, le nombre de vies sauvées sur le réseau concerné par la limitation serait, en réalité de 39.

 

Au-delà de cette « guerre » des chiffres, il faut reconnaître qu’inévitablement, une vitesse réduite limite le nombre d’accidents au sens large et ainsi de victimes de la route. Cela impacte donc positivement les entreprises possédant une flotte de véhicules. Cela représente moins de risques pour les salariés amenés à fréquemment prendre la route. Et, à un degré moindre, permet de réduire les frais liés aux réparations du parc, ainsi que l’assurance.