La fabrication de l’essence comprend plusieurs étapes essentielles : le forage pour extraire le pétrole brut, le transport vers les raffineries, le raffinage pour séparer les différents hydrocarbures et, enfin, l’amélioration pour obtenir une essence de qualité. Ce processus complexe permet de transformer le pétrole brut en carburant prêt à l'emploi pour nos véhicules.
Étape 1 : la séparation du pétrole
Certes, le pétrole, c’est « de l’or noir ». Mais on oublie bien souvent que brut, celui-ci ne sert pas à grand-chose. Il doit donc faire l’objet d’une séparation. Cette phase intervient dès l’extraction, qui a lieu aux quatre du monde (Russie, Moyen-Orient, États-Unis, Canada…).
Il s’agit alors de séparer les molécules par distillation atmosphérique, en fonction du poids moléculaire. Comment ça marche ? Le pétrole est chauffé à 350-400 °C, à pression normale, dans une tour de 60 mètres de haut – que l’on appelle aussi « topping ». Une réaction chimique se produit : les vapeurs de brut remontent dans la tour, les résidus lourds restent à la base.
Étape 2 : la récupération des liquides
Toujours dans la tour de séparation, les molécules vont se condenser les unes après les autres, en liquides de plus en plus légers. Seuls les gaz atteindront le haut de la tour, dont la température n’est « plus que » de 150 °C. Resteront en bas les bitumes, très visqueux.
Il faut alors récupérer ces liquides : des plateaux sont installés à différents niveaux de la tour. Chacun d’entre eux correspond à une coupe pétrolière, appelée fraction de distillation. C’est ici que se joue la première différence entre l’essence, que l’on fabrique à partir des hauts plateaux, et le gazole, plus lourd, qui nécessitera une nouvelle distillation.
Étape 3 : l’intervention des unités de raffinage
Après la distillation, pour fabriquer de l’essence, il convient de passer à la conversion. Comme son nom l’indique, il s’agira de transformer les liquides récupérés en produits exploitables, capables de répondre aux normes de qualité (volatilité, indice d'octane, densité…) en vigueur.
La conversion fait intervenir 5 procédés différents :
- l'alkylation ;
- l’isomérisation ;
- le reformage ;
- le craquage catalytique ;
- l'éthérification.
Ces procédés vont permettre d’obtenir des « bases », mélangées en quantités variables selon les produits souhaités et les qualités voulues. C’est ainsi que pour obtenir de l’essence sans plomb, on mobilisera du butane, de l'alkylat, de l'isomérat, du reformat et un produit issu de l'éthérification.
Étape 4 : l’amélioration
L’amélioration est l’une des dernières étapes de la fabrication de l’essence. Il s’agit de réduire au maximum, voire de supprimer, les molécules corrosives ou néfastes pour l’environnement. Le soufre est, dans ce cas, particulièrement visé, puisque les normes européennes imposent depuis le 1er janvier 2009 une teneur en soufre inférieure à 10 ppm (soit 10 mg/kg), que ce soit pour l’essence ou pour le gazole.
Il s’agira également de traiter les carburants pour augmenter leur indice d’octane, lequel mesure la résistance à l’auto-allumage – soit la capacité du carburant à s’enflammer spontanément dans un moteur à explosion, sans intervention d’une bougie. Mesuré sur une échelle allant jusqu’à 100, l’indice d’octane devra atteindre les 95 ou 98. Vous l’aurez compris : c’est ce qu’indiquent les essences « sans plomb 95 » et « sans plomb 98 » - remplacés progressivement par le sigle « E5 ».
Lorsque la réglementation le prévoit et en fonction des besoins, les produits peuvent, enfin, être enrichis en biocarburants. Dans le cas de l’éthanol, c’est même une étape possible depuis 2009 !
Les étapes finales
L’essence ainsi fabriqué, répondant aux normes françaises et européennes en matière de qualité, n’a plus qu’à être stocké. Il existe en France métropolitaine 91 sites de stockage.
L’ultime étape ? Le transport en camions-citernes vers les cuves souterraines des stations-services du territoire, et la mise à disposition des consommateurs !
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