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Secteur agricole : comment réaliser des économies d’énergie ?

La France, comme de nombreux autres pays à travers le monde, est engagée dans un processus de transition énergétique. Le secteur agricole fait partie des acteurs pouvant grandement contribuer à la modération de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire. Focus sur les principales mesures envisageables pour réaliser des économies d’énergie.

Le secteur agricole, un secteur énergivore

Le secteur agricole consomme une quantité d’énergie notable mais il est surtout responsable d’une importante quantité d’émissions de gaz à effet de serre. On retiendra que :

  • Sa consommation d’énergie finale se chiffre à 4,4 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) par an soit 2,3 % de la consommation d’énergie finale française ;
  • Le secteur de l’agriculture-forêt est responsable d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire (2016). Il s’agit du deuxième secteur le plus polluant après celui des transports. Cela est essentiellement dû aux processus biologiques liés aux sols agricoles et à l’élevage des animaux.

Pour ce qui est du type d’énergie consommée, les produits pétroliers se hissent en tête avec 75 % des parts. S’ensuivent : 

  • L’électricité, à hauteur de 16 % ;
  • Le gaz, avec une part de 6 % ; 
  • Les énergies renouvelables thermiques et les déchets, dont la part se chiffre à 3 %.

Cependant, il est à noter que les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole ont déjà diminué de l’ordre de 8 % entre 1990 et 2018 !

L’ambition de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 fixe un objectif encore plus ambitieux de 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 2030 (versus 1990).

Pourquoi les économies d’énergie sont-elles importantes ?

Réduire sa consommation d’énergie en tant que professionnel évoluant dans le secteur agricole a plusieurs avantages à moyen et long terme :

  • Réduire ses dépenses énergétiques. Ces dernières pèsent de manière significative dans les charges annuelles des exploitants, en moyenne 12 000 € par an et par exploitation et de 10 à 30 % des charges selon les productions. Ces charges ont doublé en 20 ans !
  • Réduire son impact sur l’environnement, et notamment le niveau des émissions à effet de serre dans la lignée des objectifs nationaux et pour s’inscrire dans le mouvement de transition environnementale.
  • Se donner la possibilité d’être plus compétitif en allouant les sommes économisées au développement de son activité.
  • Réduire la dépendance des exploitations aux énergies fossiles, dont la quantité va diminuer au fil des décennies.

Selon une étude de l’ADEME, les exploitations agricoles pourraient réduire de 26 % à 43 % leur consommation énergétique d’ici l’année 2050, en fonction du niveau d’engagement choisi.

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Les solutions pour réduire la consommation d’énergie de son exploitation agricole 

Plusieurs pistes sont à explorer pour réduire la consommation d’énergie dans le secteur agricole :

La première étape pour mieux comprendre ses usages et identifier des pistes d’amélioration ne requérant pas forcément d’investissement reste toujours le diagnostic énergétique. Pour une ferme de 120 hectares, 6 % d’économies sans investissement seraient possibles en moyenne, permettant d’éviter 3 tonnes équivalent de CO2 et 750 € par an.

Les utilisateurs d’engins agricoles ont la possibilité de se former à l’éco-conduite afin de réduire et optimiser leur consommation de carburant. Les formations dispensées par des organismes spécialisés abordent plusieurs points comme les caractéristiques mécaniques des tracteurs, les spécificités liées à l’entretien de ce type de véhicules, les précautions à prendre en matière de gonflage des pneus, etc. Les formations combinent généralement une partie théorique et une partie pratique. 

Recourir à l’éco-conduite permettrait de réaliser des économies d’énergie de l’ordre de 15 à 20 %. Selon les chambres d’agriculture, 15 % d’économies GNR par an et pour un tracteur 120 CV représenteraient une économie de 1,5 tonne équivalent CO2 et de 325 €.

Choisir des engins surdimensionnés va en effet de pair avec un surinvestissement mais aussi une consommation de carburant plus élevée.

Des équipements bien entretenus pourront être conservés plus longtemps et permettent de limiter les risques de surconsommation de carburant ou de combustible de chauffage par exemple. Les équipements mal entretenus causeraient en effet une augmentation de 10 % de la consommation énergétique.

Une telle démarche conduit à une diminution des déperditions de chaleur et à une baisse significative de la consommation de chauffage. Pour maximiser les chances d’obtenir des résultats satisfaisants, il sera aussi nécessaire de se pencher sur le système de ventilation qui peut lui aussi être à l’origine d’importantes pertes de chaleur. Au-delà de l’installation d’un dispositif pertinent et adapté aux normes actuelles, il faudra veiller au nettoyage régulier des conduits. L’installation d’écrans thermiques, éligible à des primes dans le cadre du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, conduirait selon l’ADEME à économiser 10 % de la consommation de chauffage !

Les activités agricoles produisent souvent de la chaleur qui n’est pas revalorisée : chauffage de serres et de bâtiments d’élevage, groupe de production de froid, etc. Installer un système de récupération de chaleur est une opération qui bénéficie de primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) et qui permet selon l’ADEME d’économiser jusqu’à 20 % de la consommation de chauffage !

Les pompes à chaleur de type eau/eau ou air/eau, les chaudières bois-énergie, la méthanisation qui offre de la chaleur à moindre coût, les capteurs solaires qui peuvent contribuer au chauffage ou encore les chaudières à biomasse sont autant de solutions susceptibles d’être intéressantes au sein d’exploitations en raison des économies d’énergie qu’elles rendraient possibles. 

Les choix des solutions permettant de produire de l’énergie renouvelable doivent, sans surprise, être effectués en fonction des spécificités de l’exploitation, des besoins de l’activité et des coûts associés.

Outre les investissements dans les énergies renouvelables, il est pertinent de se pencher sur les projets de stockage du carbone dans les sols agricoles. De nombreuses initiatives se mettent en place à un niveau local pour lutter contre le changement climatique et assurer une sécurité alimentaire.

Exemples d’actions contribuant à ce stockage de carbone :

  • Ne pas laisser un sol à nu et le nourrir de fumier et de compost
  • Cultiver les sols sans labour
  • Planter des arbres et des légumineuses pour fixer l’azote de l’atmosphère dans les sols
  • Etc.

Le label bas carbone dispose pour le moment de 4 méthodologies pour les forêts et l’élevage et devrait en constituer une plus générique sur l’agriculture en général dans les prochains mois afin de récompenser ce type de projets !